jeudi 6 novembre 2008

Le rivage de la vie

Le Temps avance, fier et insolent
Arrogant, éternel, sans hésiter il s'élance,
Insensible à ceux qui se perdent dans sa danse!
Trop faibles, trop sensibles, trop lents...

Avec sa belle et inséparable amie la Vie
A jamais, ils survivent, ils vivent, ils perpétuent
Faune, flore, ceux qui naissent, et ceux qu'ils tuent
Dans cette ronde perpétuelle, sans s'en faire souci...

Et là, quelque part, âme solitaire
Tu essaies en vain de te rattacher à ton tour
A cette danse, sa vitesse, ses amours
Et pourtant, c'est toi, ici, à terre....

Qu'a t'il pu se passer
Pour qu'à présent, tu te retrouves glacé d’effroi,
Hors de cette onde qui passe si près de toi
Te laissant sur le bord, esseulé?

As-tu ralenti le rythme, oubliant de repartir
Dans cette course folle, ce courant infernal
Qui à chacun offre un flux vital
Cette énergie qui nous permet de sourire...

As-tu voulu rebrousser chemin?
Regarder en arrière, ou juste t'arrêter un instant
Faire face à ce fluide qui dirige ton temps
Te retourner, pour lutter contre ton destin?

Là, le temps semble ne pas avoir cours
Ici tu entends tes propres pensées
Mais ici aussi, te voilà effrayé
Nous ne sommes pas fait, pour ce non retour....

Ce rapport à ton âme, cette inéluctable méditation
Peu à peu t'englouti sous une vague cruelle et impitoyable
Tu halètes, te reprends, mais l'humain est si vulnérable !
Trop chétif pour supporter cette infinie réflexion...

Au bord du chemin à présent tu te trouves
Et c'est là qu'à présent, tu dois faire face
Reprendre cette voie, rentrer dans cette valse

Ou rester perdu à jamais au coeur de cette douve....