mercredi 10 juin 2009

Clandhil

Elle l’avait retrouvée de nouveau, à la même place qu’avant, alors qu’elle passait ses 1ères années à Iòna. Il avait vieilli, ses années humaines passées ici, retiré de la bruyante forteresse, avait laissé leurs traces sur son visage. Il était assis, seul, près de la cascade, les yeux fermés. Elle resta ainsi à le contempler un instant. Sa longue chevelure brune était devenue blanche, mais gardait un certain éclat, nouée ainsi dans son dos… Son visage était parcouru de sillons, gravant à jamais sur lui son éternel sourire apaisé. Son dos se voûtait légèrement, et sa peau était devenue plus sombre, sous l’action du soleil. Il avait passé l’épreuve du temps, mais au lieu que cela l’enlaidisse, elle ne pouvait que lire à présent sur toute son enveloppe charnel son histoire, celle d’un sage, d’un homme unique, supérieur à bien d’autre par son mental. Un homme serein, sachant voir ce qui ne pouvait être vu par ceux qui ne font que passer tel des fantômes, sans prendre garde aux signes.

Elle s’avança, et pris place en face de lui. Ils restèrent ainsi un long moment, percevant leurs battements de cœurs respectifs, malgré l’assourdissante cascade. Enfin, il ouvrit les yeux. Le temps même disparu. Il était le même, ce même jeune homme qu’avant, et elle le reconnu sans peine dans ce regard profond. Sans un mot, Shinrei prit la main de l’elfette dans les siennes, et ils fermèrent les yeux.

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Les images défilèrent…. Elle vit le Baron fanfaronnant, introduisant toujours plus de nouveautés sur Clandhil. Puis elle vit sa capitale plongée dans une telle dépravation que seuls brigands et filles de joie en habitaient les demeures, alors même que le Baron était vautré dans sa débauche…

Elle vit le Connétable, calme et posé, à la tête d’un continent encadré de tous les côtés par des bataillons de fantassins prêt à lui obéir au doigt et à l’œil. Elle vit ses mêmes fantassins encadrer une population terrorisée à l’idée de faire le moindre encart aux règles du Bradaur…

Elle vit les terres de Clandhil tenues par des amis d’une Coccinelle, trop chétive encore pour en supporter le poids… Les conseillers de la belle avait pris possession des terres, et Dame Coccinelle n’était qu’un pantin entre leurs mains.

Elle vit le Comte Harbour, s’amusant aux frais de sa victoire…. S’amusant tellement que les caisses se vidèrent comme par enchantement, laissant tout le monde à la merci de la famine, de la pauvreté, et des maladies….

Elle aperçut Dante Onkull, orc parmi les orcs, se faisant respecter par tous de façon bien radicale !…. Si radicale, qu’au bout du compte, il n’eut bientôt plus personne à qui imposer ses humeurs….

Ce fût ensuite au tour de Fallon : trop obsédé par ses conquêtes éternelles, après avoir eu main mise sur Clandhil, l’elfe en oublia presque cette terre… Tant et si bien que lorsqu’enfin il revint la voir, il ne put que constater que d’autres étaient passés eux aussi, et que de cette belle terre, il ne restait que cendres et désolation….

Elle vit Kaelig, au milieu de sa montagne de richesses. Toujours plus, telle était sa devise… Elle vit son ami se faire décapiter alors que des pillards s’étaient introduits par une nuit pluvieuse, et tous ces trésors accumulés disparaître, ne laissant sur place qu’un Seigneur de guerre se vidant de son sang….

Elle vit Kawamashi, régnant comme un parfait shogun… Poussant ses hommes de main à se donner la mort s’il lui semblait qu’il avait failli… Elle vit les familles de ses hommes pleurer la perte des êtres chers…. Elle sentit le grondement monter, et la révolte se déchaîner contre le Shogun….

Elle aperçut Kere, plongé comme toujours dans des liasses de documents, cherchant toujours la meilleure stratégie d’attaque. Ce furent ses propres généraux qui traînèrent le corps de Kere, et le firent brûler vif en place publique, par vengeance dirent-ils, de ce chef assoiffé de guerre, menant trop de troupes à leur perte….

Elle vit Korem, qui ne fit pas long feu sur les terres de Clandhil, car à force de boire, c’est bien lui que l’on retrouva au petit matin du jour de liesse, noyé dans un tonneau plus haut que lui… !!

Mardaggar le puissant, régna longtemps sur Clandhil… Mais les temps changèrent, et les mentalités aussi… Un Seigneur sorcier, car, il devait bien être sorcier, pour changer ainsi de forme à volonté !, commença à faire peur, et tandis que certain le redoutèrent bientôt comme la peste, d’autres grognaient leur mécontentement face à celui qui voulait faire croire qu’il était un peu de chacun… Mardaggar fût enfermé dans un cachot, et les terres livrées à elles même….

Elle vit Mcfly, le Gardien, le héros ! Elle vit son aura positive, et la confiance qu’il inspirait naturellement… Elle le vit se tordre de douleur lorsqu’il appris la mort de l’un de ses enfants, tués au cours de sa première bataille… Elle le vit sombrer dans une dépression sans fond, abandonnant tous ceux qui avait cru en lui…. Elle le vit tomber du haut des murailles, et put entendre le son mat que fit son corps en touchant le sol….

Elle entrevit Morbake, jovial Seigneur apprécié de tous… Elle le vit lors de la cérémonie de ses noces, plus heureux que tous les hommes…Elle le vit comblé, alors que sa famille s’agrandissait… Elle le vit abandonné sa place à un homme qu’il croyait honnête, mais qui n’était qu’un reliquat de couard… Elle vit Morbake vivre des jours paisibles loin de Clandhil, alors même que son remplaçant vendait les terres à des mercenaires, afin d’acheter son billet de départ sans avoir à trépasser…

Les terres gouvernées par Le Rat était couvertes par de sombres nuages… Le Rat effrayait, et chacun craignait de subir l’un de ses sorts maléfiques ou de finir dévoré par une nuée de rongeurs… La présence d’une elfe n’y changeait rien, et entraîna même la haine contre ce peuple qui laissait faire tant de souffrances…. Nul ne se souvenait de la dernière fois où il avait entrevu un bout de ciel bleu…

Elle vit ensuite ses terres… Des terres pacifiques, peuplés d’êtres sereins, triés sur le volet, afin de ne pas ternir la beauté des lieux… Elle vit un peu à l’écart, des reliquats de villes, consacrées toutes entières à parfaire les « sous-espèces », afin de les aider à devenir des êtres parfaits, ou du moins, à les aider à l’accession à la pureté elfique… Elle vit son compagnon, alors qu’il se rendait lui même là bas… Soulevant les peuples asservis, afin de devenir le Maître des terres. Elle sentit leur haine mutuelle à cet instant….

Elle vit une terre vide…. Régulièrement mise à sac…. Où était passé celui qui avait voulu un jour la gouverner ?? Où était celui dont on se souvenait à peine du nom ?…. Voltaire…

Elle vit le guerrier Wu Tang à son tour. Maître sanguinaire, l’ennui le guetta vite sur les terres pacifiées… Wu Tang devint un fervent adepte de spectacles morbides, incluant tout un chacun, selon ses envies… Combats à mort, duels animaux-humains, massacres-party… Son imagination était fertile question divertissements…

Enfin, elle vit Xéna. D’une beauté majestueuse. Reine parfaite…. Mère protectrice… Elle non plus ne supporta pas la mort de son enfant… Et elle entra dans une folie meurtrière… Elle abandonna tout, et parti avec ses troupes affronter ceux qui étaient responsables de cette tragique disparition… Sa vengeance accompli ne lui ramena pas son enfant… Et la princesse assombrie laissa couler en elle le sang de la mort… Tout autour d’elle ne fût plus jamais que dévastation….

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…. Shenrei lui lâcha la main, et hocha la tête. Elle resta là un moment, puis se leva, et reprit le chemin de la Cité clanique… Elle reviendrait le voir… En attendant, elle avait une mission… Le futur peut toujours être changé…

jeudi 6 novembre 2008

Le rivage de la vie

Le Temps avance, fier et insolent
Arrogant, éternel, sans hésiter il s'élance,
Insensible à ceux qui se perdent dans sa danse!
Trop faibles, trop sensibles, trop lents...

Avec sa belle et inséparable amie la Vie
A jamais, ils survivent, ils vivent, ils perpétuent
Faune, flore, ceux qui naissent, et ceux qu'ils tuent
Dans cette ronde perpétuelle, sans s'en faire souci...

Et là, quelque part, âme solitaire
Tu essaies en vain de te rattacher à ton tour
A cette danse, sa vitesse, ses amours
Et pourtant, c'est toi, ici, à terre....

Qu'a t'il pu se passer
Pour qu'à présent, tu te retrouves glacé d’effroi,
Hors de cette onde qui passe si près de toi
Te laissant sur le bord, esseulé?

As-tu ralenti le rythme, oubliant de repartir
Dans cette course folle, ce courant infernal
Qui à chacun offre un flux vital
Cette énergie qui nous permet de sourire...

As-tu voulu rebrousser chemin?
Regarder en arrière, ou juste t'arrêter un instant
Faire face à ce fluide qui dirige ton temps
Te retourner, pour lutter contre ton destin?

Là, le temps semble ne pas avoir cours
Ici tu entends tes propres pensées
Mais ici aussi, te voilà effrayé
Nous ne sommes pas fait, pour ce non retour....

Ce rapport à ton âme, cette inéluctable méditation
Peu à peu t'englouti sous une vague cruelle et impitoyable
Tu halètes, te reprends, mais l'humain est si vulnérable !
Trop chétif pour supporter cette infinie réflexion...

Au bord du chemin à présent tu te trouves
Et c'est là qu'à présent, tu dois faire face
Reprendre cette voie, rentrer dans cette valse

Ou rester perdu à jamais au coeur de cette douve....

mardi 28 octobre 2008

Mouladhil

Chants et musiques envahissent le continent plein d'euphorie. L'elfette saisit son verre, se met debout sur le banc sur lequel elle s'est assise, et prend la parole d'une voix pleine d'entrain, le regard réjoui par cette victoire tant espérée, se lançant soudain dans une ballade improvisée :

Le temps des combats ici s'achève
Après moult batailles sauvages et sanglantes
Dont la rage fût aussi terrible qu'exaltante
Et desquelles en cet instant, nous déclarons la finale trêve !

Digne d'un héros, mon peuple s'incline devant lui,
Le très respectable Seigneur nommé Bart Abba
Qui dans un geste des plus honorables s'est désisté ici bas ;
Et il salue aussi l'irascible Consul, qui inéluctablement l'a suivi

Gloire à une alliée loyale et fidèle
Qu'en Dame Lalwende les miens ont trouvé !
Avec elle cette belle victoire partagée
Réalise notre souhait originel !


Vers Dame Reese nos pensées s'élancent
Nous ayant guidée vers le brave Seigneur Saliera
Que mon peuple en joie salue bien bas
Car grâce à lui en ce jour de paix il danse ! :)


Mes hommages à la fougueuse Viviane la Fée
Qui, malgré ma suspicion et ma défiance à son égard
Nous aura aidé même après son rapide départ...
Puisse les étoiles guider sa puissante dextérité !

Une verre, non, des dizaines de tonneaux !
A notre orc Dante, qui aurait du être là lui aussi
A boire jusqu'à plus soif toute la nuit
Fêtant bruyamment une victoire méritée, à grand renfort de rots !! :D


Cette pacification je la dédie bien sûr à ma fratrie : le Clan !
Son étendard flotte à jamais sur les belles terres de Mouladhil
Témoignant de sa grandeur jusque sur cette lointaine île !
Je suis heureuse et fière de signer là ma troisième victoire en ses rangs !

lundi 27 octobre 2008

Place à la victoire !

Les quelques lunes de tempêtes semblent s’être enfin apaisées. La pluie battante et les bourrasques violentes ont été les témoins de combats ultimes, sans retour, sauvages et sanglants, à la fois terrifiants et exaltants. Tout a été si vite ! Je ne peux m’empêcher d’être heureuse d’avoir niché en ce lieu fantastique les prémices de ce nouveau royaume ! Ce choix a sans aucun doute été salvateur, épargnant les miens des âpres luttes seigneuriales. Sa couverture forestière et sa position nichée au creux des falaises lui a permit d’être caché aux yeux fourbes et féroces. Mon peuple a ainsi pu s’affairer chaque jour un peu plus à sa construction et à sa fortification, alors que mes troupes chaque lune sont parties à l’assaut, revenant victorieuses à chaque reprise, et dotée d’un pillage bienvenu. Notre royaume est dorénavant l’un des plus résistants, l’un des plus florissants, après celui de Dame Lalwende, en qui j’ai découvert une alliée précieuse. Le commerce entre nous va bon train, et laisse présager un long et paisible avenir aux miens. Je regrette que Dante ait du partir si précipitamment de ces terres… Si seulement mes espions avaient découverts plus tôt son dernier assaillant, il aurait pu partager cette victoire à mes côtés !… Mais, il n’était sans doute pas écrit que notre orc devait rester ici. Sans doute ses pas sont-ils guidés vers un lieu plus propice aux siens…


Je parcours les rues nouvellement pavées de cette cité en effervescence. Partout, les bannières claniques s’entrelacent avec les étendards d’Iòna. Vêtue de couleurs pourpre et or, comme la plupart des femmes de mon peuple, qui chantent gaiement la gloire du Clan et des elfes, en accrochant de multiples guirlandes colorées en travers des ruelles, je me baigne dans cette étuve de joie, un panier empli de champignon sous le bras. Je viens tout juste de les cueillir en forêt, en compagnie de quelques enfants dont le sourire s’étendait jusqu’aux oreilles. Les hommes montent des estrades, disposent des chaises, et roulent les indispensables tonneaux d’alcools divers. Les cuisiniers préparent moult plats aux saveurs exquises, dont les fumées embaument déjà l’air, en vue de l’immense banquet qui s’annonce ! Je dépose mon panier à l’un d’eux, le meilleur qui soit pour donner à ces merveilles toute leur saveur ! Ici, ce sont des saltimbanques qui s’entraînent pour exécuter leurs numéros, là, je croise un barde équipé d’une flûte et d’une harpe, et d’un don des esprits, sa magnifique voix cristalline. Tout sera bientôt près, la fête et ses spectacles prennent possession de mes terres ! Je regarde autour de moi, et tout n’est que couleurs et enchantement, liesse et engouement ! Mon cœur se gonfle d’un bonheur immense à les voir tous si joyeux, à observer leurs regards pétillants ! Leurs rêves n’ont pas été brisés, mieux, ils sont devenus réalité ! L’or coule à foison, les caisses du royaume étant remplies bien plus que nécessaire ! Mes troupes ont eues leur part du butin, ont déposé leurs armes, et se mélangent à présent parmi la foule venue ici fêter la victoire ! Ils goûtent à un repos bien mérité. D’un pas tranquille, je me dirige vers les écuries, où je retrouve ma jument, Célérité. Sans prendre le temps de l’harnacher, je l’entraîne au dehors de cette allégresse.


La bruine persistante de ce matin laisse enfin place à de timides rayons de soleil perçants à travers une dense masse nuageuse. De nouveau je suis là, sur cette falaise qui détient une partie de mon âme. Laissant Célérité paître l’herbe fraîche, je m’avance vers un point précis, d’où la vue est particulièrement belle et dégagée. C’est ici même que sera dorénavant dressé une sculpture, témoin de la fièvre pacificatrice qui nous a conduit à la conquête de ce lieu. Creusée au cœur d’un seul et unique morceau de bois peint, de stature impressionnante, elle représente un aigle, ailes déployées, ses yeux d’émeraudes tournés vers l’immensité océanique, perché sur un tronc finement ciselé, sur lequel est gravé pas à pas l’histoire de cette guerre vécue par les miens et des rencontres qui ont participé à cette fin providentielle, notamment l’alliance efficace avec le digne Seigneur Saliera, le soutien apporté par cette guerrière aux multiples bannières, la Fée Viviane, malgré ma méfiance à son égard, et le sacrifice héroïque du Seigneur Bart Abba... Un vers est consacré à Dame Reese, qui m’a guidé vers Saliera, et dont le départ précipité n’a pas laissé le temps pour une plus ample collaboration. Pour que tous sachent, pour que l’histoire soit éternelle, et racontée telle une légende, au coin d’une cheminée à des enfants aux yeux écarquillés ! Un jeune chêne, symbole clanique, a été planté non loin. Que sa force millénaire soit la gardienne de mon éden et de mon peuple! Pour que le Clan vive ici aussi , sur ces terres aux milles couleurs automnales et où le vent murmure aux oreilles de ceux qui prennent le temps de l’écouter.


Au loin, j’aperçois la flotte de Dame Lalwende, ainsi que celle du Seigneur Hentlum. Le traité va bientôt être officiellement signé et les réjouissances vont pouvoir commencer ! Je m’en retourne vers les miens, pleine de satisfaction, l’esprit déjà tourné vers mon retour à la Cité clanique et vers mon compagnon.

mercredi 15 octobre 2008

Un nouvel espoir


Nous voilà arrivés sur les vastes terres de Mouladhil depuis 5 lunes à présent. Le sol y est riche, et mes éclaireurs y ont observé des terres fécondes, aux cultures abondantes, aux élevages nombreux. Parsemées de collines, aux champs déterminés par un système de bocage, traversés par quelques rivières. Des terres presque vierges, habitées seulement par quelques paysans à qui appartiennent les troupeaux paissant tranquillement dans les petites parcelles. Des gens non accoutumés aux Seigneurs ni aux batailles, mais non hostiles à notre arrivée. Certains d’entre eux se sont même déplacés en personne, en compagnie de nos éclaireurs, curieux de voir de leurs propres yeux les navires de notre petite flotte.


L’automne est là, et laisse paraître l’ensemble dans une douce lueur orangée, rendant une beauté troublante au paysage. C’est en bordure de mer que j’ai choisi cette fois d’installer mon campement. Dante lui s’est enfoncé dans les terres. Je suis tombée sous le charme de cette frontière naturelle, de ces falaises rompant si abruptement avec la mer, luttant contre ses eaux, quotidiennement. Le vent y souffle fort, cet air pur traversé par l’embrun, ce qui n’est pas pour me déplaire. C’est entre deux de ces falaises que mon royaume commence à prendre forme, comme un joyau dissimulé dans un écrin précieux. Une grande forêt le cache en partie de la vue des voyageurs terriens. Seuls les plus aventureux, qui traverseront cette protection de part et d’autre auront la chance de découvrir mon nouvel éden. Une forêt rougeoyante, éclatante de couleurs chaleureuses en cette période propice à la nostalgie et au calme. De temps à autre, j’ai pu percevoir des effluves de champignons provenant de cette sylve. La pluie de ces derniers jours a du sans aucun doute faire éclore de précieux mets, et j’espère trouver quelques instants pour aller moi aussi m’y perdre et découvrir, au pied d’un arbre, quelques uns de ces cèpes si bons sous le palais.


Il fait froid, ainsi juchée à la merci des rafales, sur cette muraille rocheuse. J’entends les vagues qui se brisent avec une certaine violence en contrebas, dans cette lutte éternelle de la mer sur la terre. Il fait bon vivre ici, je me sens bien. Comme une envie de fermer les yeux et de m’allonger là, au milieu des herbes folles, et de me fondre dans cet univers qui m’entoure…. Mon regard se porte naturellement vers mon royaume, là, tout en bas, face à cette plage de galets. La vie y va bon train, et il prend forme peu à peu dans une atmosphère joyeuse. Les chants accompagnent les marteaux, les rires fusent au sein de mon peuple. L’espoir d’une vie douce y circule déjà, et j’espère pouvoir leur offrir ce présent bientôt. J’observe un instant l’étendue sylvestre. J’envisage d’aller moi même la parcourir la lune prochaine…Mais l’heure n’est pas aux rêveries. J’aperçois encore la silhouette de Sire Takeo qui redescend péniblement, prenant garde de ne pas glisser sur l’une des plaques boueuses semées sur le chemin de retour au royaume. Il vient tout juste de m’apporter un rouleau de parchemin, soigneusement rédigé par l’un de mes scribes, rapport des rumeurs colportées dans les chansons par mes bardes, et des informations de mission de mon espion. J’ouvre le document avec précaution, alors même que le vent s’affaire à le replier sur mes mains.


J’y constate la présence sur ce continent de ma vieille ennemie la Fée… Je fronce les sourcils… Le jeune Larme de Fée est également de la partie. Ce jeune homme ressemblant trait pour trait à son père disparu, et aux yeux brillants du même éclat que ceux de sa défunte mère…Son amie Eigoel Nahb est là elle aussi, sans doute sont-ils venus ensemble. Mon doigt glisse sur les noms des célèbres Krahn Dos Khaal, Célimbrimbor, Stormbringer et Bart Abba. Les noms d’Hyperion et d’Hentlum ne me sont pas non plus inconnus… Dame Reese est là elle aussi..Tenez, mais regardez ça !! Il semblerait que l’impétueuse pirate au ratounerlk ait jeté l’ancre ici elle aussi !


Je lève mes yeux du papier, et regarde la mer aveuglante à l'horizon, noyée dans ce soleil matinal. Les combats risquent d’être intéressants, rapides, et acharnés, pour devenir les maîtres de cette magnifique contrée ! Tous ces noms me laisse entrevoir de nombreuses alliances, possibles ou déjà en place. La méfiance sera donc de mise…Heureusement pour moi, je ne suis pas seule. Ensemble, nous réussirons peut être à aller loin ! Je l’espère. J’y crois.


Je me lève, et de nouveau regarde mon royaume. Le temps ne semble pas avoir de prise sur mon peuple , si ce n’est pour rythmer ses journées à la cadence des cycles solaires et lunaires. Oui, j’espère vivement, car je suis tombée sous le charme de ce pays, je le veux mien…Là bas, les matelots s’affairent gaiement autour de nos navires. Les enfants jouent de toute leur insouciance. Leurs mères s’occupent à leurs corvées, les surveillant du coin de l’œil, un mince sourire sur les lèvres… Oui, je l’espère, car je ne veux briser leurs rêves ni leur espoir…

mercredi 1 octobre 2008

Chanson pour le Rat (d'après "Un homme pressé)

J’suis un démon encorné
A nul autre pareil
Fouineur, espion né
Mes infos rapportées
Sont les meilleures du monde
Je n’ai pas le temps je file
Mon honneur est en jeu
Je suis énigmatique
Je suis plus que diabolique
Je vais vite très vite
J’suis un mort-vivant éternel
J’vais à travers les rangs
Je suis partout tout l’temps
Je suis omniprésent
Je deviens omniscient
J’ai envahi le monde
Avec tous mes rongeurs
Partout je suis là
Et partout je sais
J’ai les rats à mes pieds
Des milliards potentiels
De rongeurs soumis
Qui sont devenus ma vie
Toujours avec moi
Vous n’imaginez pas
Vraiment c’que c’est
Oui je suis là
Croquant des miettes de vos cerveaux
Qui veut goûter
A la rage de mon démon
Tortures au quotidien
Et inhumanité
C’est la fureur du Rat
Pouvez rien contre moi
Moi j’suis infâme et vil
Je n’ai jamais pitié
Je coupe les oreilles
Et j’aime quand vous hurlez
J’fais mon Bloody Harpy
Avec vos restes exquis
J’me délecte des RIP
Et d’leurs troupes que je…
Déguste évidemment
Les égouts tortueux
S’ouvrent pour moi
Il n’y a plus de secrets
Je suis le Roi des rats
Exploser les défenses
Pulvériser les camps
Et qu’est-ce que vous croyez
C’est ma voix c’est ma chance
J’adore être un espion
Et remplir ma mission
Pas le temps d’bavarder
Laissez-moi torturer
J’arrache à vos figures
Tous ses yeux apeurés
Vous voyez quand j’demande
J’veux une réponse rapide
Au risque de supplices
Et de finir en nourriture
Pour mes ratons
Oui je suis là
Croquant des miettes de vos cerveaux
Qui veut goûter
A la rage de mon démon
Vous savez que je suis
Un enragé
Un enragé
Un enragé
Je suis
Un enragé
Un enragé
Un enragé
Tortures au quotidien
Et inhumanité
C’est la fureur du Rat
Pouvez rien contre moi
Moi j’suis infâme et vil
Je n’ai jamais pitié
Je coupe les oreilles
Et j’aime quand vous hurlez
Je traverse le temps,
Je suis devenu omniprésent
Je suis le maître de la danse
Je peux toujours être en présence
Moi je vais vite très vite
Mon honneur est en jeu
Je suis énigmatique
Je suis plus que diabolique
Car je suis
Un enragé
Un enragé
Un enragé
Un enragé
Un enragé
Rat Rat Rat
Clame t’on en me voyant
Gloire à toi
Seigneur emblématique
Espion Plein de démence

Le shifumi dans les règles de l'art

Mais qui a eu l'idée folle, un jour d'inventer le shifumi ??? Voilà la première pensée de l'elfette ce matin là, alors qu'elle se réveille en sursaut. Pas possible, elle a encore perdu ! Elle jette un coup d'oeil à son compagnon, qui lui, dort paisiblement. Facile, avec son score de 144 victoires sur 198 parties jouées ! Sheena elle, est hantée par toutes ses défaites depuis quelques jours : imaginez un peu, seulement 60 victoires pour 145 parties ! Et voilà que cela vient la troubler jusque dans son sommeil ! Ah non, elle ne laissera pas cela se produire ! Ni une ni deux, la voilà qui farfouille dans les parchemins posés sur son bureau. Elle en prend 2, puis sort de la pièce d'un pas allant.


Il fait froid au dehors, et elle frissonne déjà, d'être partie comme ça, sans même prendre une bonne cape de laine. Le soleil pointe à peine à l'horizon. Elle avance, perdue dans ses pensées, et arrive devant la grande bâtisse : la bibliothèque de Daifen. Là, elle est quasiment sûre de trouver des réponses à ses questions. Elle pousse la lourde porte, puis s'avance dans le lieu silencieux. L'endroit est quasiment désert, et ça et là, quelques tables sont encore pourvues de bougies allumées. Elle s'approche de l'une d'entre elle, pose ses parchemins, puis s'avance dans les allées, à la recherche de n'importe quel grimoire qui pourrait la renseigner sur cette étrange pratique qu'est le Shifumi.Après un long moment, la voilà assise, entourée par divers vieux ouvrages abîmés par le temps, usés par les lecteurs. Tranquillement, elle commence sa lecture, en prenant des notes au fur et à mesure :

J'ai trouvé peu d'indications sur l'origine de ce jeu. Juste qu'il nous vient d'une contrée lointaine, peuplée d'humains aux yeux bridés, nommé l'Asie. Peut être le Seigneur Kawamashi pourra t'il m'éclairer, il me semble bien qu'il en est lui même originaire.... Les règles du jeu sont fort simple : couramment utilisé avec les « accessoires » pierre, papier et ciseaux, notre monde Daifennien l'a décliné au fil des siècles sous forme d'invocation du bois, de l'eau, et du feu. Le but du jeu étant bien évidemment de vaincre son adversaire (et c'est là ou le bas blesse pour moi ), et les règles étant les suivantes : le Bois bat l'Eau, l'Eau bat le Feu et le Feu bat le Bois, une égalité aboutissant à une nouvelle partie. Simple, peut être, mais moi, je perds toujours !!!! Voilà quelques jours, j'ai demandé au Seigneur Kere de me donner quelques astuces pour remporter au moins de temps à autre une victoire. Voilà sa réponse :


"euh....j'aurai tendance à dire joue au pif ou alors essaye de savoir ce que l'autre va jouer au prochain coup en fonction de ce qu'il a joué au tour d'avant.Aller je me sacrifie (ou pas ) je joue généralement au plus fort que ce que j'ai joué au match précédent.Maintenant que tu le sait, je jouerai différemment (ou pas )

Kere

ps: en même temps, je n'ai que des résultats qui font 1/
2pps: rien de très impressionnant."

En bonne élève que je suis, j'ai écouté ses conseils, et je l'ai battu !! Seulement voilà, son astuce ne fonctionnait pas contre celui qui prend un malin plaisir à me rat-tatiner à ce jeu ! Alors, j'ai du lui demander à son tour une astuce :

"hé hé...moi je réfléchis toujours à mon adversaire et son genre...petite fleur bleue? c'est l'eau! grand conquérant? c'est le feu Monsieur est neutre? c'est le bois!ensuite tu joues effectivement celui perdant de ton propre dernier coup...C'est souvent le gagnant du coup suivant de ton adversaire ex: tu as joué feu d'abord et tu as gagné...il faut jouer bois ensuite tu as joué feu d'abord et perdu, il faut jouer eau ensuite voici la technique du maître.... et quand tu sais plus tu joues bois! (avant je jouais feu mais avec bois ça marche mieux )

à plus ma chère "


Bref, j'ai essayé ça sur lui, mais là, ce n'était pas très convaincant. Je le soupçonne de m'avoir induite en erreur pour gonfler ses propres statistiques Enfin, voilà qui ne m'arrangeait pas... Alors mon dernier espoir repose sur cette méthode que je viens de découvrir dans ce bouquin : « Comment gagner à coup sûr au shifumi » . Cette méthode a sans doute fait ses preuves. Mise au point par le Centre National de la Recherche de l'Astuce Permettant de Gagner A Coup Sûr A Shifumi (le CNRAPGACSAS), cette astuce reste de nos jours inconnue du grand public. Voilà donc sans doute ma dernière chance d'écraser mes adversaires . Je vais la copier dans son intégralité, tous droits d'auteur réservé, afin que tous ceux qui, comme moi, en ont plus qu'assez de perdre, puisse utiliser cette botte secrète. Je vous accorde que tout cela soit un peu long, mais ça en vaut la peine :


« Nommons Melessé le joueur 1 et Alia le joueur 2. Selon la loi des possibilité de jeu de shifumi, ils ont chacun autant de chance de gagner, de perdre et de faire égalité. Puisque chaque joueur a 33.333x % de chance d'exécuter chacune de ces trois possibilités. Le problème, dont le centre s'est servi, c'est que l'on ne peut s'empêcher de remarquer que si l'on multiplie 33.3333x (x signifiant une infinité de 3) par 3, on obtient 99.999x (x signifiant là une infinité de 9). Or l'on remarque qu'il reste 0.00x1 % de chance non exploité. Et si l'on divise ce 0.00x1 par 2 (le nombre de joueur), on obtient 0.00x05. Seulement, le nombre de 0 étant infini, le 05 peut très bien correspondre à 5, donc on en arriverai à l'équation 1 = 5.(ahh ce que je déteste les stats!! C'est pour les érudits ça, par pour les elfettes!! )Connaissant donc les possibilité de gagner, de perdre et de faire égalité, toutes égales à 33.33x %, que représenterait ce (1 = 5)% de chance dans le jeu? Eh bien, avec la possibilité d'une négative d'anéquation (équation anéquative ou anéquativité équationale), il représenterait la possibilité de gagner à coup sûr. Mais 5, cela représente 500%, me direz vous, alors 100% serait-il égal à 500% ? Eh bien oui, tout cela grâce à l'anéquativité constante émise par une partie de shifumi. L'anéquativité est créée lors d'une partie de jeu de hasard, comme le shifumi, et est une chance négative de gagner. Par exemple, à chaque fois que vous jouez à shifumi, vous avez -500% et -100% de chances de gagner à coup sûr, et, le principe que le CNRAPGACSAS a découvert permettrait de renverser ce pourcentage négatif en pourcentage positif.Et voilà que les calculs reprennent, maintenant que vous avez compris le principe, c'est assez simple.

Reprenons nos Melessé et Alia. Maintenant, nous allons permettre à Melessé de gagner à coup sûr en lui révélant l'astuce. ... Voilà qui est fait, à présent, lançons la partie et les pourcentages. Melessé sait qu'Alia a 33.33x % de chance de lancer pierre, papier ou ciseaux. Melessé, qui, contrairement à moi, connaît les règles par coeur, étant un grand joueur, sait aussi que pierre > ciseaux > papier > pierre > ciseaux > papier x... Et c'est là qu'apparaît le tout, l'explication finale permettant, même pour ceux qui n'ont pas compris, de pouvoir apprendre l'astuce. Afin de gagner à 500%, Melessé doit se servir de l'anéquation et lancer une possibilité incohérente de bidimension intertemporelle, soit lancer le signe permettant de gagner. Eh oui, voilà tout. Imaginons qu'Alia ait choisit la pierre, Melessé, pour gagner, n'a juste qu'à choisir la feuille. Et si Alia choisissait la feuille? Eh bien Melessé n'aurait qu'à choisir le ciseaux.

Oui, maintenant, vous avez tout compris, il suffit, à l'aide de tout ce qui a été expliqué, de choisir le signe qui va battre celui que l'adversaire a pris. »

Bon, voilà, je n'ai plus qu'à aller détruire tous ceux qui m'ont jusque là pourfendu au Shifumi ! »

L'elfette met un point final à ses notes, remporte les parchemins contenant les conseils de ses amis, et se rend s'en tarder les défier comme il se doit....