mercredi 15 octobre 2008

Un nouvel espoir


Nous voilà arrivés sur les vastes terres de Mouladhil depuis 5 lunes à présent. Le sol y est riche, et mes éclaireurs y ont observé des terres fécondes, aux cultures abondantes, aux élevages nombreux. Parsemées de collines, aux champs déterminés par un système de bocage, traversés par quelques rivières. Des terres presque vierges, habitées seulement par quelques paysans à qui appartiennent les troupeaux paissant tranquillement dans les petites parcelles. Des gens non accoutumés aux Seigneurs ni aux batailles, mais non hostiles à notre arrivée. Certains d’entre eux se sont même déplacés en personne, en compagnie de nos éclaireurs, curieux de voir de leurs propres yeux les navires de notre petite flotte.


L’automne est là, et laisse paraître l’ensemble dans une douce lueur orangée, rendant une beauté troublante au paysage. C’est en bordure de mer que j’ai choisi cette fois d’installer mon campement. Dante lui s’est enfoncé dans les terres. Je suis tombée sous le charme de cette frontière naturelle, de ces falaises rompant si abruptement avec la mer, luttant contre ses eaux, quotidiennement. Le vent y souffle fort, cet air pur traversé par l’embrun, ce qui n’est pas pour me déplaire. C’est entre deux de ces falaises que mon royaume commence à prendre forme, comme un joyau dissimulé dans un écrin précieux. Une grande forêt le cache en partie de la vue des voyageurs terriens. Seuls les plus aventureux, qui traverseront cette protection de part et d’autre auront la chance de découvrir mon nouvel éden. Une forêt rougeoyante, éclatante de couleurs chaleureuses en cette période propice à la nostalgie et au calme. De temps à autre, j’ai pu percevoir des effluves de champignons provenant de cette sylve. La pluie de ces derniers jours a du sans aucun doute faire éclore de précieux mets, et j’espère trouver quelques instants pour aller moi aussi m’y perdre et découvrir, au pied d’un arbre, quelques uns de ces cèpes si bons sous le palais.


Il fait froid, ainsi juchée à la merci des rafales, sur cette muraille rocheuse. J’entends les vagues qui se brisent avec une certaine violence en contrebas, dans cette lutte éternelle de la mer sur la terre. Il fait bon vivre ici, je me sens bien. Comme une envie de fermer les yeux et de m’allonger là, au milieu des herbes folles, et de me fondre dans cet univers qui m’entoure…. Mon regard se porte naturellement vers mon royaume, là, tout en bas, face à cette plage de galets. La vie y va bon train, et il prend forme peu à peu dans une atmosphère joyeuse. Les chants accompagnent les marteaux, les rires fusent au sein de mon peuple. L’espoir d’une vie douce y circule déjà, et j’espère pouvoir leur offrir ce présent bientôt. J’observe un instant l’étendue sylvestre. J’envisage d’aller moi même la parcourir la lune prochaine…Mais l’heure n’est pas aux rêveries. J’aperçois encore la silhouette de Sire Takeo qui redescend péniblement, prenant garde de ne pas glisser sur l’une des plaques boueuses semées sur le chemin de retour au royaume. Il vient tout juste de m’apporter un rouleau de parchemin, soigneusement rédigé par l’un de mes scribes, rapport des rumeurs colportées dans les chansons par mes bardes, et des informations de mission de mon espion. J’ouvre le document avec précaution, alors même que le vent s’affaire à le replier sur mes mains.


J’y constate la présence sur ce continent de ma vieille ennemie la Fée… Je fronce les sourcils… Le jeune Larme de Fée est également de la partie. Ce jeune homme ressemblant trait pour trait à son père disparu, et aux yeux brillants du même éclat que ceux de sa défunte mère…Son amie Eigoel Nahb est là elle aussi, sans doute sont-ils venus ensemble. Mon doigt glisse sur les noms des célèbres Krahn Dos Khaal, Célimbrimbor, Stormbringer et Bart Abba. Les noms d’Hyperion et d’Hentlum ne me sont pas non plus inconnus… Dame Reese est là elle aussi..Tenez, mais regardez ça !! Il semblerait que l’impétueuse pirate au ratounerlk ait jeté l’ancre ici elle aussi !


Je lève mes yeux du papier, et regarde la mer aveuglante à l'horizon, noyée dans ce soleil matinal. Les combats risquent d’être intéressants, rapides, et acharnés, pour devenir les maîtres de cette magnifique contrée ! Tous ces noms me laisse entrevoir de nombreuses alliances, possibles ou déjà en place. La méfiance sera donc de mise…Heureusement pour moi, je ne suis pas seule. Ensemble, nous réussirons peut être à aller loin ! Je l’espère. J’y crois.


Je me lève, et de nouveau regarde mon royaume. Le temps ne semble pas avoir de prise sur mon peuple , si ce n’est pour rythmer ses journées à la cadence des cycles solaires et lunaires. Oui, j’espère vivement, car je suis tombée sous le charme de ce pays, je le veux mien…Là bas, les matelots s’affairent gaiement autour de nos navires. Les enfants jouent de toute leur insouciance. Leurs mères s’occupent à leurs corvées, les surveillant du coin de l’œil, un mince sourire sur les lèvres… Oui, je l’espère, car je ne veux briser leurs rêves ni leur espoir…

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