jeudi 31 juillet 2008

Départ en guerre


Des dizaines... Ils trépignent, leurs naseaux frémissant. Autour d'eux, les sons devenus familiers. Des bruits métalliques, alors que les maréchaux terminent de les ferrer, et que leurs cavaliers adossent leurs lourdes armures. Les écuyers s'attardent autour des montures. Leurs gestes précis et efficaces mettent progressivement en place bardes et chanfreins, protégeant les équidés précieux contre les assaillants. Les montures sont toutes dotées des couleurs du royaume sur leur dos. Des cris, des rires, les guerriers sont plein d'entrain pour cette nouvelle bataille. Les heures passent, les préparatifs touchent à leur fin... Peu à peu, les retardataires rejoignent leurs montures. Un dernier coup d'œil vers une femme, un enfant, puis lentement, le long cortège coloré se met en branle. Le vide se fait dans le campement...


Les sabots martèlent lourdement le sol, soulevant des nuages de poussières. Afin brouiller les pistes, l'armée suit pendant un long moment le lit d'une rivière. Des gerbes d'eau éclaboussent les montures... Dans les rangs, les étendards flottent au vent. L'aigle semble alors prendre son envol, toutes griffes dehors, et rien ne semble pouvoir arrêter sa course, à l'instar de ses vaillants chevaliers. A l'avant, des flûtistes entonnent des airs entraînants, pour mettre du baume au cœur de cette armée elfe, et les hommes chantent à leur tour, pour se donner plus de courage. A l'unisson, dans une symbiose parfaite, la colonne poursuit sa route vers la mort et la douleur, vers la victoire et l'honneur... Les fiers destriers avancent sans rechigner, trop heureux de cette ballade matinale. L'odeur des montures se fait de plus en plus lourde à mesure que la chaleur se fait sentir. Derrière, un amoncellement de fantassins suivent les cavaliers, porteurs de tentes, d'armes, de nourriture et de soins...


Enfin, le champ de bataille est devant eux. La gaieté apparente fait place à une soudaine tension. L'heure est grave, et les équidés deviennent de plus en plus nerveux, à mesure que leurs cavaliers prennent conscience des évènements à suivre. La procession s'arrête peu à peu. Chacun sait où se placer, et bientôt, une ligne parfaite pointe sur cette partie de la plaine. Les cavaliers sont prêts à se lancer à l'assaut. Quelques hennissements, certains chevaux renâclent, sentant que quelque chose vient de changer...Les archers sont en position. Ils n'attendent plus que le signal.... Celle qui commande cette armée fait trotter sa monture devant ses rangs, et harangue au passage ses troupes. Ils doivent gagner, coûte que coûte. Enfin, un lourd silence s'installe. Elle place son destrier face à l'ennemi, et jauge d'un coup d'œil la puissance adverse. Sans sourciller, elle attend, immobile, le bon moment..... Un signe, infime, et l'ordre est lancé... La bataille commence, dans les cris de guerre, et avec cette volonté sans faille de vaincre.... Une fraction de seconde, et la plaine tranquille se transforme en un théâtre sanglant...

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