jeudi 31 juillet 2008

Par le passé...


Le vieux chef était là, assis en tailleur à terre, comme tous les hommes à ses côtés. Tous attendait qu'il prenne la parole. Pourtant, cela faisait maintenant quelques minutes qu'ils étaient installés à terre de cette façon. Le silence commençait à leur peser, et l'un d'eux se permit d'émettre un raclement de la gorge pour faire comprendre son impatience. Le vieillard, lui, gardait obstinément les yeux clos. Il savait qu'il avait le pouvoir, et entendait bien le faire comprendre à ceux qui l'entourait. Depuis quelques temps déjà, le soulèvement grondait au sein même de son armée. Il devait asseoir son autorité, montrer sa puissance. Cela faisait trop longtemps maintenant qu'il attendait. Il avait pris une grave décision, et avait réuni les chefs de son armée pour leur en faire part. Sa voix s'éleva parmi cette étrange assemblée :
- Braves et valeureux guerriers, je vous ai réuni ici pour vous faire part de ma dernière décision en tant que Seigneur de Kalm.
Un murmure parcouru l'assemblée. Le vieillard ne manqua pas de remarquer la lumière qui s'était allumée dans les yeux de certains des hommes qui l'entouraient. Il n'était pas dupe, il savait très bien qu'ils attendaient cela depuis plusieurs lunes déjà, depuis que Midgar avait commencé à s'en prendre aux villes alentours pour agrandir sa puissance.
- Vous vous doutez bien sûr de quoi je veux vous parler. Vous connaissez ma position face à cette guerre que vous me demandez de mener. Pourtant, on ne peut laisser les troupes de Midgar s'approcher plus près de notre cher village. J'ai donc décidé que nous nous joindrons à ceux qui partent pour leur faire front.
L'approbation se lut sur tous les visages. « Enfin, cette poule mouillée nous laisse partir »...
- Nous partirons dès l'aube. Nous aurons besoin de toutes les forces présentes ici. Vous irez donc quérir tous les hommes valides et assez forts pour combattre. Je vous laisse le soin de les armer.
Sur ces paroles, le vieillard leur fit signe de disposer.
Zelos passait son temps à s'entraîner au tir à l'arc depuis quelques temps maintenant, et il avait fait de rapides progrès dans cette discipline. Depuis son enfance, il avait été formé aux pratiques guerrières, et avait un certain potentiel dans cet « art », ce qui lui avait valu de faire parti de l'armée de Kalm. Lorsque Takéo, son ami d'enfance, vint le retrouver dans le champ où il s'entraîner, Zelos vit dans son regard que quelque chose de grave se préparait. Takéo le mit au courant des paroles du vieillard. Takéo et lui allait vivre leur 1ère grande bataille. L'idée le faisait frissonner, et un mélange de peur et d'impatience se mêlaient en lui. Il était jeune et comprenait l'importance de cette guerre. Le chef du village avait attendu trop longtemps pour se décider, les armées de Midgar s'approchaient. C'est du moins ce que pensaient les autres. Takéo et lui ne pensaient pas de même. Non pas que la peur les tenaillait, mais la sagesse devait l'emporter sur les armes. C'est ainsi qu'ils voyaient les choses. Zelos comprenait très bien que le vieillard ai voulu patienter le plus longtemps possible avant de se décider à levée son armée...
Ce soir là, Zelos contemplait la lune qui se reflétait sur l'eau, en contrebas du village. Il entendit distinctement le son court et claquant que la béquille faisait sur le sol, et savait que le vieillard s'approchait de lui. Il le laissa s'asseoir près de lui. Ils restèrent longtemps à cet endroit, silencieux, pensifs, et concentrés. Puis le vieillard se mit à parler :
- Je laisse ma place, je suis fatigué, et bien vieux pour prendre de telles décisions. Demain, vous partirez, moi je resterai. Tu es mon petit fils, ton père est mort, c'est donc à toi que reviens mon pouvoir. Les autres sont au courrant, mais, tu le sais comme moi, nombre d'entre eux voudront ta place. Demain, tu devras faire tes preuves, montrer que tu es le plus fort au combat. Je te fais confiance, tu réussiras.
Le vieillard chercha le regard de Zelos dans la pénombre. Zelos avait les yeux fixés sur les étoiles. Il hocha la tête, et sourit à son grand-père. Voilà, son tour était arrivé...

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